Quelle belle soirée! Temps doux. Mer de monde qui chante en chœur, et avec cœur.
Certainement la plus grande chorale jamais rassemblée. Un animateur « des chants », pardon Deschamps qui introduit avec intelligence et humour , les chansons et/ou les artistes.
D’entrée de jeu, Yvon Deschamps a placé cette fête sous le signe du souvenir en nous rappelant le rôle de Félix Leclerc qui est un peu le père de la chanson québécoise à l’aide d’un petit vidéo de sa chanson « Attends-moi ti gars » où l’on voit nombre de pionniers de la chanson québécoise qui en interprète chacun un passage …. Fait en 1962, on peut y voir Ferland, mais aussi Claude Gauthier, Claude Léveillée, Jacques Blanchet, Raymond Lévesque, Marc Gélinas, Germaine Dugas, Monique Miville-Deschênes et Jacques Normand…. Ils étaient jeunes et beaux (j’ai indiqué les noms de tous ceux qui chantent, sauf qu’à part Ferland qui chante en premier, j’ai pris soin de les placer en désordre, à vous de les classer).
Attends-moi ti gars interprété par Félix et ses amis
Plus de deux heures quarante-cinq à chanter avec plaisir. Comme l’a dit Yvon Deschamps, ils ont fait un choix sinon la foule aurait dû chanter jusqu’au Carnaval de Québec. Son homonyme, Martin Deschamps a par la suite débuté avec la chanson du 400e. Les autres artistes ont suivi avec quelques chansons de leur répertoire personnel. Jean Lapointe a présenté entre autres « Chante là ta chanson » en prenant bien soin de se retirer du micro à quelques occasions afin de s’assurer que la chorale des plaines s’exprimât. Les paroles s’affichaient sur trois écrans géants. Certains avaient pris soin de faire imprimer les textes des chansons à l’avance.
(textes des chansons http://monquebec2008.sympatico.msn.ca/MonQuebec2008/?module=events&id=1&eventid=410
Puis Laurence Jalbert a suivi en introduisant « Au nom de la raison » et « Tomber » ainsi que la jolie chanson de Michel Berger et France Gall , «Évidemment».
Yvon Deschamps prenait bien soin de nous présenter des petits monologues, de ces histoires qui tellement « grosses » nous mènent finalement à penser le contraire de ce qu’il présente. Par exemple, il parle un peu de notre niveau de vie d’occidental, de notre confort. Il souligne que nous avons besoin d’environ la moitié des ressources énergétiques et autres de la planète pour assurer le confort du 1 milliard de personnes de nos sociétés industrielles avancées. Puis il nous explique que le véritable problème vient du fait que le milliard et quelques de Chinois, pour se développer « comme nous », voudraient s’approprier l’autre moitié des ressources de la planète alors les prix du pétrole partent en orbite, les prix des métaux, du blé, du riz grimpent rapidement… etc. En conséquence, (selon le raisonnement de Deschamps), plus de 4 milliards de personnes sur la planète devront «crever de faim à cause des Chinois », bien entendu.
Avec un plaisir évident Michel Rivard nous a offerts à chanter son « Maudit bonheur », puis nous décrivant comme une marée humaine chantante il nous a accompagnés dans un « Je voudrais voir la mer » mémorable. Par la suite, se présentant comme un gars de Montréal, il a lancé son « blues de la métropole » en nous posant la devinette suivante. Comment appelle-t-on un gars de Montréal qui dit qu’il n’aime pas Québec ?…. un menteur.
Il a terminé avec la » complainte du phoque en Alaska» dont vous trouvez ci-joint le vidéo pris sur les plaines le 15 juillet. Les images du vidéo ne sont pas terribles, par contre on entend très bien la foule qui chante, qui karaoke… ( http://www.youtube.com/watch?v=U-JW7A4gER8 )
Pour introduire Daniel Lavoie, Deschamps en a profité pour parler de nos ancêtres qui passant par Québec se sont installés partout au Québec puis on semé et essaimé à travers l’Amérique, et que Daniel né sur les plaines de l’Ouest était revenu s’installer au Québec… il a enchaîné avec l’incontournable « ils s’aiment ».
Yvon Deschamps a alors présenté le nouveau retraité de la chanson, Jean-Pierre Ferland qui était installé dans la foule mais sur un petit espace surélevé et l’a invité à nous accompagner, ce qu’il a fait de bonne grâce et avec une certaine émotion.
Deschamps a rappelé que les Québécois constituent un peuple généreux. Ils ont écrit un hymne national pour leur fête nationale, du 24 juin 1880, puis ils l’ont donné aux Canadiens. (voir la note à la fin de ce billet, détaillant à quelle occasion le «O Canada» a été écrit, une seule version du texte existe en français, celle du juge Routhier, par contre en anglais, une vingtaine de traductions connues existent).
Paul Piché a suivi. Deschamps a rappelé les faits saillants de sa carrière et a terminé en soulignant son adhésion à l’organisme « rivières » qui tente de sauvegarder l’aspect naturel des rivières du Québec. Deschamps a expliqué ce nouvel écologisme de Piché par le fait qu’il se sentait coupable… ses chansons ont été tellement chantées autour de feux de camp qu’il est fort probablement responsable de nombre de feux de forêts.
Martin Deschamps a, pour terminer, prêté sa voix de rocker pour interpréter deux succès de Gerry Boulet –Offenbach, « Câline de blues » et « Chu rocker ».
En première partie, le groupe Mauvais Sort avait réchauffé la foule en présentant nombre de chansons traditionnelles françaises, qu’ils ont réarrangées. En seconde partie, il est revenu nous présenter le traditionnel «À la claire Fontaine«. Yvon Deschamps a évoqué avec un certain humour ces anciennes chansons françaises en référant aux cahiers de «La bonne chanson» de l’abbé Gadbois». Cet abbé de Saint-Hyacinthe a publié, entre 1937 et 1951, une dizaine de cahiers contenant paroles et musiques de 500 chansons traditionnelles françaises. Cet événement du 15 juillet sur les plaines que les organisateurs avait nommé «Viens chanter ton histoire«, ce karaoké géant du 400e a été une véritable fête de la chanson québécoise.
(toutes les photos sont de Carole Lafond-Lavallée)