Fiasco de la francisation des immigrants au Québec

Échec des programmes de francisation des immigrants au Québec

Le 24 novembre dernier, nous apprenions que les programmes gouvernementaux de francisation des immigrants étaient un échec au Québec (rapport de la vérificatrice générale).

À peine 30 % des immigrants adultes ne connaissant pas le français s’inscrivent à ces cours. Pire, les taux de désistement et d’abandon y sont élevés. Moins de 4 % réussissent à atteindre le niveau minimal pour s’inscrire à des études postsecondaires en français ou obtenir un emploi. Cette situation existe depuis plusieurs années et le gouvernement laisse aller. Pourtant chaque candidat à l’immigration ne connaissant pas le français a signé une déclaration où il s’engage à apprendre le français et à respecter les valeurs communes de la société québécoise. Mais le gouvernement ne fait pas de suivi.

Parallèlement, le gouvernement donne la possibilité aux nouveaux arrivants de choisir la langue dans laquelle ils souhaitent que les communications se fassent : français ou anglais. En 2010, seulement 36 % des allophones (ni de langue maternelle anglaise, ni de langue maternelle française) optaient pour un formulaire en français. Depuis cette désaffection pour le français se poursuit.

Pétition pour la communication en français

Ce laisser-aller de la gouvernance libérale depuis 15 ans favorise une dérive des allophones vers l’anglicisation. Cela affaiblit l’espoir de voir le français devenir au Québec une langue commune qui nous relie dans la vie de tous les jours, ingrédient essentiel à un vivre ensemble harmonieux.

S’il est acquis que l’État communique en anglais avec les anglophones qui comptent pour 8 % de la population du Québec (droits constitutionnels et historiques), nous sommes en droit de nous attendre que la langue de communication de l’État québécois avec les nouveaux arrivants soit le français. D’autant plus qu’en 2002, un article de la loi 104, adoptée à l’unanimité, spécifiait que la langue de communication du gouvernement était le français. Mais cet article de loi n’a jamais été mis en vigueur administrativement. L’exemplarité de l’État québécois en matière de communication en français est une condition essentielle de la sauvegarde du français au Québec et en Amérique.

Une coalition d’organismes, «Partenaires pour un Québec français », vient de lancer une pétition visant à demander au gouvernement Couillard de mettre en vigueur cette pratique administrative de communiquer en français. Nous vous encourageons à la signer, voici le lien:  www.languefrancaise.quebec

Diversité et ouverture sur le monde : la langue française en Amérique

Nos gouvernements, tant à Québec (Québec)  qu’à Ottawa (Canada), encensent la diversité. Et bien en Amérique du Nord, l’anglais est omniprésent et n’est pas menacé. La diversité en Amérique du Nord, c’est le français, une langue qui a besoin d’être préservée et encouragée.

Le 20 mars, Journée internationale de la Francophonie, nous rappelle que le français ouvre sur le monde. Elle nous invite à multiplier nos liens avec la Francophonie mondiale (ce que le Canada n’encourage pas.) Ces liens sont essentiels pour le Québec et le maintien d’une langue française bien vivante. Le français est l’une des langues les plus parlées dans le monde, et la deuxième plus enseignée.

Alain Lavallée

Ce texte a été publié sous forme de chronique le 6 mars 2018 dans le Courrier du Sud, ( sous le titre: Français: un lien essentiel), hebdomadaire de l’agglomération de Longueuil, au Québec.